Pierre Maurel - 3 déclinaisons (Employé du moi (l'), France, 2008)
Un jeune sans emploi n'explique pas ses hallucinations de
nature dans son quotidien urbain. Une libraire souhaiterait obtenir un
C.D.I., mais la patronne ne l'entend pas ainsi. Elle rencontre un
membre
activiste dans un groupe "terroriste de proximité" ... Un
couple
vit de petits boulots, lui aux espaces verts de la ville, elle dans une
librairie ... Ces ‘3 déclinaisons’
tournent autour des mêmes questions
sociales, la place du travail dans notre époque
contemporaine.
Les trois récits correspondent à trois
chapitres mais le destin de chacun croise subtilement celui
des autres ... Le dessin de Pierre
Maurel est riche
en détail, hors-mis les cases
représentants seules
les personnages, pour mieux se
concentrer sur eux. Son trait réaliste sert le
réalisme du propos. Le propos justement n'est pas commun
dans la bande dessinée, en dehors de ses
précédents travaux ou du travail de Naz
(voir ‘le
nouveau journal de Judith et Marinette’
aux Taupes de l'espace et son comic ‘le
vol c'est la
propriété’ à la
Chose ). Il n'existe pas genre
"social" dans la bande dessinée, comme on peut le trouver
dans le cinéma. Pierre
Maurel est en
quelque sorte un Ken
Loach du 9e Art. [27 Juin 08, Jean-Marc]
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Max De Radiguès - Jacques Delwitte, Little White Jack (Employé du moi (l'), Belgique, 2008) Parmi les spectateurs, Bruxellois et touristes, d'un musicien de rue à la barbe blanche, Max de Radiguès s'est arrêté plus longtemps, laissant travailler son imagination. ‘Jacques Delwitte, Little White Jack’ est ainsi né. Dans les pages de cette fiction inspirée d'un personnage bien réel, le musicien prend le chemin d'un studio d'enregistrement tenu par son beau-fils pour travailler avec un jeune groupe de rock anglais. Son passé se révèle au fur et à mesure des discussions avec la chanteuse et sa fille, ou de vieilles photos. Jack Wight menait une carrière musicale outre-atlantique avec sa compagne May Wright jusqu'à son retour précipité en Belgique ... Max de Radiguès nous raconte une nouvelle histoire bruxelloise, ou plutôt internationale, comme l'était ‘Antti’. Le riche passé du musicien de rue se révèle petit à petit en monochrome, alors que le présent se déroule en bichromie marron et verte. Comme on peut le trouver dans un album musical, les pages muettes fonctionnent comme des respirations instrumentales. Ce livre nous parle également de ponts entre générations qui peuvent se révéler salvateurs ... Après sa lecture, vous ne regarderez plus ni écouterez les musiciens au coin de votre rue de la même façon. [16 Juin 08, Jean-Marc]
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Collectif - Drozophile #7 (Drozophile, Suisse, 2008) Voilà 6 ans que le Drozophile, gigantesque (30x40 cm) animal de papier et d'encre, ne s'était montré. Ce nouvel opus rassemble une vingtaine de dessinatrices (avec deux intrus masculins, Poussin et Exem) autour du thème de la liberté. On pourra ainsi voir un poème de Prévert adapté par la libanaise Zeina Abirached, ou encore la réalité briser la liberté des palestiennes Faten & Fida Fawzi.
Les contributions sont internationales : d'Israël (Meirav Shaul, Michal Baruch), Slovénie (Ajda Mavser, Petra Prezelj, Sasa Kladnik), Madagascar (H Manga), Espagne (Julia Pelletier), Belgique (Géraldine Servais), France (Nancy Peña, Olive, Nathalie Desforges), mais aussi de Suisse (Anna Sommer, Louise Bonnet, Laura Jurt, Nadia Raviscioni, et Joëlle Isoz). Toutes les pages sont soigneusement sérigraphiées sous le contrôle de Christian Humbert-Droz, véritable sorcier imprimeur. A vous de libérer un des 550 exemplaires chez les meilleurs libraires. [10 Juin 08, Jean-Marc]
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John Porcellino - Thoreau at Walden (Hyperion, USA, 2008)
Le
philosophe Henry David
Thoreau, disciple de Ralph
Waldo Emerson (voir ‘conte de
Noël’ de Desplechin),
vécu deux ans dans une cabane qu'il a construit, sur les
rives de l'étang Walden, près de Concord /
Massachusetts. Il est l'auteur de ‘la
Désobéissance civile’ qui
inspira bien des désobeisseurs. Cette expérience,
proche de ‘la forêt
d'Ermenonville’ de Jean-Jacques
Rousseau, fit l'objet d'un livre
intitulé ‘Walden’.
Avec ‘Thoreau at Walden’,
co-édité par Hyperion et le Center
for Carton Studies (CCS), John
Porcellino relate ces deux années, en
reprenant les écrits de Thoreau
avec quelques libertés expliquées en fin
d'ouvrage. Le dessinateur, avec son style très
épuré, ici en
bichromie, en véritable poète
naturaliste, ami de la race féline qu'il a
élevé
au rang de roi (‘king cat’),
nous ouvre aussi bien les portes de la cabane avec son
quotidien, que la pensée du philosophe. Cultivons, en
version originale, la réflexion de Thoreau
et la poésie graphique de John
Porcellino.
[04 Juin 08, Jean-Marc]
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