 Aaron Jerome - Time to rearrange (BBE, Grande Bretagne, 2008)
Aaron Jerome passe de
l'autre côté de la vitre de son studio.
Après avoir
remixé bon nombre d'artistes, comme Nicole
Willis, Erykah
Badu, Nitin
Sawhney, Roy
Ayers ..., l'ancien disquaire anglais,
également batteur et DJ, se lance à son compte.
‘Time to rearrange’
mixe les influences soul, jazz et autres ; un réarrangement
dans le temps où l'esprit du passé
résiste, certaines lignes musicales nous transportent dans
d'anciennes bandes originales, comme l'avaient fait les Cinematic Orchestra.
On entend beaucoup de contrebasse, de vieux
claviers, et bien entendu la batterie tenue par Aaron Jerome.
Aux vocaux, le musicien fait appel à de nombreux
invités comme Mozez
de Zero 7,
pour ‘dancing girl’ une reprise
de Terry Callier,
ou encore Voice pour
‘reel time’, un titre
teinté hip-hop, autre influence présente sur cet
album.
Aaron
Jerome s'inscrit dans la famille nu soul / nu
jazz avec des compositions chaleureuses, aux côtés
des productions de Gilles
Peterson (4
Hero sur Talking Loud, José James
récente signature sur Brownswood records),
pilier central de ce mouvement qui relie les époques ("joining
the dots" pour reprendre l'animateur de l'émission
Worldwide).
[21 Avr. 08, Jean-Marc] 
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 Lewitt - Lewitt (Auto-édité, France, 2007)
Monté autour de deux amis en 2004, Lewitt
réunit quatre membres.
Après un titre remarqué lors du concours CQFD
2006
(organisé par hebdomadaire culturel), que l'on retrouve ici
(‘la table n°3’), Lewitt s'est
attelé à la confection de leur 1e. album. Les
neuf titres respirent la bonne humeur, ici la pop est fantaisiste. Le
groupe manie l'humour et le second degré dans leurs propos,
avec des mélodies bricolées qui tiennent toujours
debout. On est dans le même esprit que les Dylan
Municipal, tous hérités des Television
Personalities.
Lewitt
chante aussi bien en anglais qu'en français, avec dans ce
cas un french accent revendiqué. Les parties vocales sont
assurées par trois membres, naturelles ou se cachant parfois
derrière des effets. Ils proposent au milieu d'album une
petite pause instrumentale très lo-fi (bruits de
l'enregistreur ...), juste avant ‘festival’,
magnifique morceau sur les rêves de gosses
confrontés
à la réalité. Lewitt a
choisi son camp, et vous propose de les rejoindre dans leur univers
imaginaire.
[28 Fev. 08, Jean-Marc] 
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 mrs chan - mr chow - miss (o) - beat is ... our inspiration (Auto-édité, France, 2007) mrschan,
mr chow,
miss (o) est un groupe
"post-rock" bien singulier (outre leur nom) ; un de plus me direz-vous
... Je vous
renverrai à la mention "singulier", oui, car ce trio
n'utilise
pas de guitares. On trouve mrs chan au violon, mr
chow (membre des ex. This
is the girl) aux percussions et miss
(o) (membre de Sheeduz)
au piano.
‘Beat is ...
our inspiration’,
un ep, vendu sur leur myspace, permet sur un peu moins de 30 min. en
quatre titres, de découvrir leur univers sonore proche des
cousins post-rocks énergiques purement instrumentaux (Mogwai, Mono, GY!BE ...)
et de se familiariser avec cette originale line-up. Les parties
énervées sont emmenées par le violon
et la batterie, quant au piano il apporte le plus souvent la touche
mélodieuse des morceaux. Le trio s'illustre sur
scène, notamment lors du festival electrical lands
aux côtés de Sylvain
Chauveau et Port-Royal.
En attendant une suite discographique dans un format plus long,
n'hésitez pas à vous procurer cet ep
ou à leur rendre visite
s'ils passent
par une salle voisine.
[02 Fev. 08, Jean-Marc]  |
 Rougge - Fragments (Auto-édité, France, 2007)
 La démarche de Rougge est simple et se résume dans la formule "un piano et une voix". Ce choix est à l'inverse de la démarche, un tour de force pour qui s'y aventure, seul et sans aucun artifice ne pouvant masquer une lacune. Avec ‘Fragments’ et ses onze morceaux, Rougge réussit ce difficile exercice sans fausse note. Ici la voix est haute, et donne la note originale du projet musical, là où Nick Cave et ses concerts piano utilisait la gravité de sa voix. Chez Rougge, la voix aérienne se révèle être le second instrument, plus qu'un simple accompagnement au dessus des notes blanches et noires du piano, claires ou sourdes, et règle l'atmosphère du morceau. Le résultat est inclassable, du classique chanté ou du pop-rock épuré au maximum, toujours est-il que cet album intimiste, lui, son piano et vous, est envoûtant. Les envolées de voix, et son timbre évoqueront celles de Thom Yorke de Radiohead. On pensera également à l'abum ‘Sessions’ que livrait Sébastien Tellier dans une configuration similaire ou le travail de Francesco Tristano. Mais au-delà, Rougge possède sa propre couleur, une nouvelle couleur à découvrir sur son blog et à poursuivre avec ce disque auto-édité. [15 Janv. 08, Jean-Marc] 
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