On
connaissait Morvandiau
le dessinateur à
l'humour décalé et corrosif, portant en
dérision les ‘mémoires
d'un commercial’, revisitant ‘le
Cid, version 6.0’, ou encore illustrant les pages
de Ferraille, Marianne et du
feu oeil électrique. ‘D'Algérie’
nous révèle une autre facette ; Morvandiau
nous livre en effet son histoire familiale, celle d'une
famille
"pied noir",
croisée avec l'Histoire Algérienne du
20e. siècle. Les deux se télescopent
en décembre 1994, lors du massacre des quatre
prêtres de Tizi-Ozou, l'un d'eux étant son oncle.
Le projet de livre naît en 2003, il y reviendra en
2005 puis
cette année. Il a écumé les archives
familiales, mais aussi la littérature, le cinéma
et autres émissions radio pour construire son travail. On
retrouve ainsi de nombreux dessins, avec le trait hachuré
qu'affectionne Morvandiau,
basés sur des
photographies de presse. La démarche nous rappelle celle de Frédéric
Pajak qui mélange biographies
célèbres et histoires personnelles, surtout avec
les illustrations en pleine page, avec le commentaire de l'auteur.
Comme Pajak, il nous explique les raisons qui l'ont amené
à écrire ce livre. Morvandiau
utilise également des planches aux
traditionnelles cases
avec bulles ou encore quelques moments "muets".
Ce roman historico/familio-bio graphique est une
co-édition de l'oeil électrique
et la Maison Rouge. Ce travail passionnant vous
donnera certainement l'envie de creuser le sujet, de se plonger dans la
littérature qui s'y rapporte, ou de (re)voir des films comme
l'indispensable ‘avoir 25 ans dans les
Aurès’ de René
Vautier ou plus récemment ‘la
trahison’ de Philippe
Faucon.
D'ailleurs Morvandiau vous propose de poursuivre et
compléter le sujet sur son blog d'Algérie.

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