‘Courtermisme’
nous
arrive du
Nord, du Nord de la France, bien que la pochette nous
présente
une église dans le grand Nord (ou du grand Sud ?). Les Dylan
Municipal
empruntent leur nom à Dylan sur Deûle, commune de
la
banlieue lilloise, tout comme leur site web cyber-délinquant
(à visiter absolument !).
A l'écoute de l'album, on rentre dans
un univers décalé. Les Dylan
Municipal,
qui enregistrent un morceau par semaine, manient une poésie
que l'on peut qualifier de drôle et unique ("Les
nuages ont de drôles de forme. J'en ai vu 2 en forme
d'étoile et un en forme de Martine Aubry", ou
encore "... tu entends des voix, celles de Marilyn Manson et
Trent Reznor, des chanteurs à mascara plus qu'à
voix" sur ‘jeune dark’).
Les histoires racontées, les tranches de vie puisent dans
notre
société, éclairées sous un
angle de la
dérision, comme pouvait (si bien) le faire, le
regretté Pierre
Desproges.
Côté musique, les guitares
électriques
côtoient les piano Bontempi et l'on enregistre sur
magnétophone Fisher-Price. Le dernier morceau ‘eduquons
dub’,
qualifié de dub aphone mais très parlant, est
rythmé par un tempo dub, avec une guitare
électrique
enragée et un kazou qui donne de l'écho.
L'ouverture, qui
donne le titre de l'album, est un morceau mené à
la
guitare folk (à voir le clip-vidéo). Le
groupe, en fait un duo (Dylan
pour les textes et
voix, et didiertigre
pour la musique),
déclare pratiquer de la truc-tronica,
spokenwordée en VF. Le résultat est
à rapprocher des feu-Diabologum
ou encore
de Mendelson.
Cet album curieux est
signé par
Pilotti, label fort recommandable qui nous avait
déjà
présenté les Dylan
Municipal
sur leurs compilations (Dylan
n'est d'ailleurs pas
étranger à la naissance de Pilotti).
‘Courtermisme’
mérite votre attention ; votre court terme passe
par la découverte de cet univers chaleureux et
délirant.
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