 Frédéric Fleury - C'est triste (Employé du moi (l'), France, 2007)
"C'est triste, mais rions-en",
voilà le leitmotiv de ce petit ouvrage (ironiquement
introduit par la phrase "Un peu de tristesse dans un monde marrant").
Au rythme d'une situation burlesque, une "grande catastrophe intime", Frédéric
Fleury parcourt ses souvenirs plus ou moins
proches (de l'enfance au présent). Le principe est quasiment
invariable, chaque planche est décomposée en deux
temps, situation / analyse en dérision de la situation.
L'humour qui s'en dégage n'est pas loin des Monty Python
ou du travail de Glen
Baxter (on pourrait le qualifier de "Glenn
Baxter autobiographique"), un humour british (il vit en face,
à Dunkerque). Le dessin est ultrasimpliste et va au plus
direct en servant le "gag".
Les pages de ‘c'est triste’
ont été publiées sur un de ses nombreux
carnets. Frédéric
Fleury est un auteur prolifique, on lui doit
entre autres le site Frédéric Magazine
(où tous les dessinateurs sont des
Frédéric, véritables ou faux) et le
collectif dérivé (le 2e. volume vient de
paraître), ou encore les éditions du 57
fondées avec Emmanuelle
Pidoux. On le retrouvait également au
sommaire de Kaugummi
magazine.
Frédéric
Fleury manie la dérision et le
second degré sur sa propre personne, pour le plus grand
bonheur des lecteurs.
[21 Nov. 07, Jean-Marc] 
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 Alexandre Kha - Souvenirs de poche (Tanibis, France, 2007)
La saison automnale est propice aux souvenirs ... De nombreux
dessinateurs livrent ces jours-ci des récits se
référant vers le passé et
précisément le passage de l'enfance au monde
adulte (‘crocos’ de Nicolas
Robel, ‘Pascal est
enfoncé’ de Pascal
Matthey et une partie de ‘c'est
triste’ de Frédéric
Fleury. Gus
Van Sant s'y intéresse dans ‘Paranoid
park’ sur grand écran).
Avec ‘souvenirs de
poche’, Alexandre
Kha reprend le principe du "je me
souviens ..." (principe inventé par Joe Brainard
et rendu célèbre par Georges
Perec). Son personnage, Grégoire
Fennec (comme le renard du désert, il
possède de longues oreilles !) se souvient de son enfance
dans une cité comme il en existe de nombreuses. Avec son ami
David, il y faisait les 400 coups. Au rythme d'un
dessin par page, un sketchbook, accompagné d'un commentaire
débutant par "il se souvient ...", l'auteur avance et tisse
le passage à un autre âge ... Sans
réels liens au départ, le livre
s'achève sur des récits de vacances qui eux se
suivent. Comme pour ‘les
mangeurs de l'absolu’, la poésie
caractérise ce nouvel opus d'un auteur bien attachant, avec
des souvenirs qui méritent de sortir de la poche !
[17 Nov. 07, Jean-Marc] 
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 Pascal Matthey - Pascal est enfoncé (Employé du moi (l'), Suisse, 2007)
Le petit Pascal grandit dans une famille pratiquante, lit ‘Boule
et Bill’, fait du sport, seul ou avec ses copains,
rend visite à sa grand-mère etc. Avec ce
récit, d'inspiration autobiographique, Pascal Matthey
saisit l'apprentissage du monde adulte et sa compréhension
par l'enfant. Le titre, extrait d'une case de ‘Boule
et Bill’ qui interpelle le jeune Pascal, fait
référence au philosophe.
Pascal Matthey
dévoile les interrogations de son personnage avec une
succession de chapitres, tous muets, au rythme régulier de
six cases par planche. Le dessin va directement à
l'essentiel, avec un trait épuré et quelques
hachures. Une fois le livre refermé, le lecteur reviendra
sur les histoires de Pascal, mais aussi sur les siennes, sans qu'elles
soient forcément les mêmes (on a tous nos "crocos",
pour
reprendre Nicolas
Robel)
Ce petit traité de philosophie de
l'enfance en version 9e Art est le second ouvrage de Pascal Matthey
chez l'Employé du moi, dans la
même collection sous main, après ‘le
verre de lait’. Cet helvète
exilé dans le plat pays est également un
fondateur de la structure Habéas Corpus
qui édite ‘Soap comics’,
un fanzine à suivre (comme ‘chez
jérôme comics’ de
Rennes ou le feu ‘Spon’ en
Belgique). C'est également dans cette micro-structure qu'il
a commis les comics ‘Spouk the dog’
{voir le
site}. On retrouve également
régulièrement Pascal
Matthey dans ‘le
nouveau journal de Judith et Marinette’
(dont le n°11 vient de paraître).
[15 Nov. 07, Jean-Marc] 
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 Collectif - Toy Comix (Les Arts Décoratifs, France, 2007)
L'exposition ‘Toy Comix’
du musée des Arts
Décoratifs relie l'univers du jouet à celui de la
bande
dessinée. Jean-Christophe
Menu est l'un des deux commissaires de
cette exposition, repartie en trois principales sections.
Pour ‘18 jouets, 18 histoires’, des
dessinateurs
mettent en scène un jouet du musée de leur choix
en 3
planches. On trouve parmi ces contributeurs, Blutch,
Anke
Feuchtenberger, Renée
French, Tom
Gauld, Mahler,
Anna
Sommer, Mattt
Konture etc. La
section oubapienne
regroupe 6 auteurs (Baladi,
Jochen Gerner,
Parrondo,
Anne Baraou
et
Lécroart)
qui se sont vus fixer des règles très
précises. La 3e partie est
appelée ‘univers’ avec Blanquet,
Benoît Jacques,
Winchluss /
Cizo /
Felder et
Elvis Studio (Xavier
Robel et Helge Reumann).
Signalons également que vous pourrez
également y voir un film de Thiriet, une
peinture murale de Vincent
Sardon et bien d'autres choses. L'exposition se
déroule du 15 novembre au 9 mars 2008. Son catalogue sera
édité à l'Association,
ce mois-ci.
[11 Nov. 07, Jean-Marc] 
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