Coïncidant à quelques jours près de la
sortie du dernier volume des aventures d'un
célèbre magicien juvénile, dont il
illustre les couvertures françaises, Götting propose
avec ‘Happy living’
un récit personnel, un roman graphique de plus de 130 pages.
Il s'inscrit dans la collection "mirages" chez Delcourt
qui avait accueilli ‘la malle Sanderson’,
il y a trois ans. C'était alors le retour du dessinateur
dans l'univers de la bande dessinée après 15 ans
consacrés à l'illustration (ainsi qu'un roman,
‘le duplex’).
Un journaliste français, Merlot,
interview des compositeurs les auteurs de standards musicaux comme ‘my
way’ ou ‘besame mucho’,
pour un livre consacré à ce sujet. En rencontrant
H.G. Slatters, le compositeur lui confie son
imposture, il n'est pas l'auteur de ‘happy living’
: il a subtilisé l'air lors d'une
soirée à un musicien porté
sur la bouteille dans les années 50. Il veut
réparer cette injustice et demande au journaliste de
retrouver ce musicien.

Avec cette histoire, Götting
nous entraîne à travers les
USA, de la côte Est à la Californie. Le voyage est
aussi temporel. Il combine son attachement aux
décennies précédentes, ici
les années 50 dans lesquelles nous revenons
régulièrement, avec la modernité
contemporaine (qui aurait imaginé une webcam
présente dans un ouvrage de Götting
?). L'histoire jongle entre les
époques, mais aussi entre les genres. Le récit
mêle l'enquête, des romances, sans oublier
l'univers musical souvent visité par Götting (voir
le portfolio ‘love songs’ de
1991 chez Paul Bolten). Voilà pour la
partie roman, passons au graphique, chaque case est un petit chef
d'oeuvre. ‘Happy living’
est réalisé en encre de chine et acrylique, avec
un résultat très charbonneux. S'il est un
standard musical fictif, ‘Happy
living’ s'impose un standard bien concret
du roman graphique.

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