Collectif - Polyominos (Employé du moi (l'), Belgique, 2007)
Durant la 4e quinzaine de la bande
dessinée de Bruxelles 07,
20 auteurs ont répondu à l'appel de Cédric
Manche et Jérôme
Poloczek. Ils ont imaginé le principe
de ‘Polyominos’
(un terme mathématique), livrer une planche de 20 cases
muettes, d'en arranger l'ordre pour une seconde planche. Toutes les
planches sont en
gaufrier (il en existe des fameuses en Belgique : les waffles !) 4 par
5. Outre les deux initiateurs, Tony
Papin, Max
de Radiguès, Claude
Desmedt, Laurent
Dandoy, Pierre
Maurel,
Matt Broesma,
Pascal Matthey,
Sacha Goerg
etc, ont jonglé avec les cases et livré deux
récits différents.
Exposées en juin dernier, les planches sont
éditées par l'Employé du moi,
dans un bel ouvrage, avec un sommaire et un index, eux aussi
"gaufrés". Disponible lors l'exposition en Belgique, ‘Polyominos’
arrive dans l'hexagone pour un prix [très raisonnables],
l'équivalent de quelques waffles ! [27 Oct. 07, Jean-Marc]
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Xavier Robel + Helge Reumann - Elvis Road (Buenaventura Press, Suisse, 2007)
Tout d'abord éditée à
Zurich
chez Pipifax, cette seconde édition de ‘Elvis
Road’ nous arrive d'outre-Atlantique. Ses
deux auteurs, Helge
Reumann
et Xavier Robel,
réunis au sein de Studio Elvis (physiquement à
quelques encablures du jet d'eau de Genève), avaient
été repérés par
l'éditeur Buenaventura Press dans la
luxueuse revue ‘Kramer's Ergot’.
‘Elvis
Road’ ne se feuillette pas, il se
déplie, avec une feuille unique pliée en
accordéon deux douzaines de fois. C'est une fresque de 7,2
m. que l'on a sous les yeux ; enfin si votre
intérieur le permet, sinon, on le déroulera en
extérieur ; rassurez-vous l'ouvrage peut aussi se lire de
manière conventionnelle. Sur cette route dessinée
au crayon papier à 4 mains, vous croiserez 8433 personnages,
dont 763 issues du 9e Art ou de l'animation (la famille Disney
étant représentée en ligne directe, ou
déjà clonée par d'autres comme MS
Bastian).
Restons dans les chiffres, 3546 véhicules circulent,
flottent, s'emboutissent ou coulent autour de 1847 constructions. Ce
monde underground grouille de toute part, et ses occupants
bousculés, passants de Carybde en Scylla. On
découvre même les sous-terrains avec des plans de
coupe, comme pouvaient le faire les heureux visiteurs d'expositions
présentant leurs maquettes à
démonter.
Chaussez vos lunettes et
entrez dans l'univers de nos deux
architectes undergrounds avec cet inépuisable ‘Elvis
Road’.
[23 Sept. 07, Jean-Marc]
1 autre article sur Xavier Robel + Helge Reumann : • Exposition NYC
| • Buenaventura press
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Mawil - the Band (6 Pieds sous Terre, Allemagne, 2007)
Le dessinateur berlinois Mawil,
connu de ce côté du Rhin pour ‘On
peut toujours rester amis’ et ‘Safari
plage’ déjà aux 6
Pieds sous Terre, revient sur sa période musicale.
Le lycéen Mawil,
comme beaucoup d'autres (lycéens), a
rêvé de percer dans le milieu et comme
déjà beaucoup moins d'autres, il s'est
attelé à cette tâche en joignant
à la basse et au chant, plusieurs groupes, International
Known (hip hop), Tin Melk et la
Pompe Noire (rock), des teenages band dirait on de l'autre
côté de l'Atlantique !
’the Band’
est donc un récit à la 1ere personne de ces
années, des péripéties des
différents groupes, les départs et
arrivées de membres, les concerts, les
répétitions entre un grenier
sous-chauffé et les caves d'une église. Si
l'espoir était de devenir (riche et)
célèbre, Mawil
savait que l'aventure était vouée à
l'échec, le but principal étant
d'occuper le temps entre amis. Tout ceci pour dire que le
récit n'est pas pédant, bien au contraire, il est
rempli d'humour et d'auto-dérision (puisqu'il s'agit
d'autobiographie).
Côté graphique, outre des
personnages aux airs de famille Simpsons (cela
reste de l'influence, et non de la copie), la composition s'affranchit
des traditionnelles cases et l'on a droit à deux pages en
dessin subjectif (nous sommes à sa place lors d'un concert
!).
Si la réussite musicale n'est pas
venue, les cieux sont plus favorables à Mawil dans
le 9e Art. Qu'il se rassure également, sa
carrière musicale n'est peut-être pas
terminée, bon nombre de dessinateurs laisse parfois leurs
crayons pour des instruments (Vuillemin
pour rester dans l'électrique ou Robert
Crumb, Charles
Berberian, Lewis
Trondheim côté acoustique ;
cette liste est très loin d'être exhaustive, de
quoi faire de nombreux groupes !).
[21 Aou. 07, Jean-Marc]
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David Libens - Les dunes (avec Philippe Vanderheyden) (Employé du moi (l'), Belgique, 2007)
Éric travaille comme encodeur dans une entreprise. Il est
chargé d'enregistrer la mémoire de son
employeur, un archiviste numérique en quelque sorte.
Lorsqu'il rentre chez lui, il essaye d'éviter son voisin
insistant pour lui vendre du matériel vidéo. Mais
ce n'est pas la seule chose qu'il évite ... il ne souhaite
pas répondre à son père qui lui
demande de l'aide pour son déménagement. Ce
présent ouvre de nouveau des cicatrices du passé,
des souvenirs qu'il a du mal à archiver en quelque sorte ...
Le retour au passé se fera
progressivement, avec des flashs-backs intégrés au
présent très réussi. On voir
Éric jouant petit aux indiens se cachant derrière
un arbre, pour le retrouver adulte la case suivante, toujours cacher.
Le récit de Philippe
Vanderheyden utilise également la
parabole du travail pour évoquer le problème de
son personnage. Le dessin de David
Libens est un mélange de traits fins
avec des lavis. Il dépeint toujours avec justesse la ville
(à découvrir en vue large sur la couverture), les
bureaux et les émotions (le récit en est riche
!). Vous ne ressortirez certainement pas indemne de cette lecture,
‘les dunes’ touche
des points sensibles.
[17 Juil. 07, Jean-Marc]
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