Claire reçoit un appel de
l'hôpital, son
père dans le coma y séjourne.
Problème, Claire n'a
pas de père ; plutôt, elle a vécu avec
le mensonge
de sa mère à ce sujet. Comment faire face
à ces
révélations brutales qui vous tombent dessus ?
Pas
question de compter sur le conjoint, parti construire un barrage
à l'autre bout de la planète ... Bien
sût, il faut
par contre continuer de s'occuper des enfants quine peuvent comprendre
l'ampleur de la nouvelle. Il ne faudra pas compter sur la
mère
qui préférera ne pas avouer ses mensonges. Non, Claire
doit faire face seule. La couturière doit se faire un
costume de
fille. La seule aide viendra des infirmières et des
rencontres fortuites, comme Laurence avec qui elle
prend un
"café fort", après un accident
évité.
Les ouvrages d'Isabelle
Pralong sont rares,
‘Ficus’ (Atrabile)
en 1999 et ‘Fourmi ?’
(la Joie de Lire) en 2004
destiné à la jeunesse.
Cette discrétion en édition semble
toucher les dessinatrices genevoises (Nadia
Raviscioni et
Joëlle
Isoz ne publient pas beaucoup plus ... ). Elle
aborde un
thème loin d'être évident (à
aborder), avec justesse et un
humour toujours présent (les jeux avec les enfants de Claire,
le
départ à vélo encore
cadenassé ... ). Le dessin n'est pas facile
d'accès,
surtout pour les amateurs de ligne claire. Le dessin peut
paraître désordonné (à
l'image de la
coiffure de Claire), les perspectives absentes ou
non
respectées, mais il est attachant et expressif et
c'est
bien l'essentiel (les puristes choqués iront ailleurs). Isabelle Pralong
traduit également des situations par le dessin, comme la
commode qui grandit
à côté de Claire
apprenant la nouvelle. Ne cherchons pas à savoir si
ce
récit est une fiction ou non, on devinera en tout
cas des
situations qui sentent le vécue.
On ne refermera pas cet ouvrage indemne, on aura progressé
avec Claire.‘L'éléphant’
marquera certainement longtemps la mémoire de son lecteur.

|