Mawil - the Band (6 Pieds sous Terre, Allemagne, 2007)
Le dessinateur berlinois Mawil,
connu de ce côté du Rhin pour ‘On
peut toujours rester amis’ et ‘Safari
plage’ déjà aux 6
Pieds sous Terre, revient sur sa période musicale.
Le lycéen Mawil,
comme beaucoup d'autres (lycéens), a
rêvé de percer dans le milieu et comme
déjà beaucoup moins d'autres, il s'est
attelé à cette tâche en joignant
à la basse et au chant, plusieurs groupes, International
Known (hip hop), Tin Melk et la
Pompe Noire (rock), des teenages band dirait on de l'autre
côté de l'Atlantique !
’the Band’
est donc un récit à la 1ere personne de ces
années, des péripéties des
différents groupes, les départs et
arrivées de membres, les concerts, les
répétitions entre un grenier
sous-chauffé et les caves d'une église. Si
l'espoir était de devenir (riche et)
célèbre, Mawil
savait que l'aventure était vouée à
l'échec, le but principal étant
d'occuper le temps entre amis. Tout ceci pour dire que le
récit n'est pas pédant, bien au contraire, il est
rempli d'humour et d'auto-dérision (puisqu'il s'agit
d'autobiographie).
Côté graphique, outre des
personnages aux airs de famille Simpsons (cela
reste de l'influence, et non de la copie), la composition s'affranchit
des traditionnelles cases et l'on a droit à deux pages en
dessin subjectif (nous sommes à sa place lors d'un concert
!).
Si la réussite musicale n'est pas
venue, les cieux sont plus favorables à Mawil dans
le 9e Art. Qu'il se rassure également, sa
carrière musicale n'est peut-être pas
terminée, bon nombre de dessinateurs laisse parfois leurs
crayons pour des instruments (Vuillemin
pour rester dans l'électrique ou Robert
Crumb, Charles
Berberian, Lewis
Trondheim côté acoustique ;
cette liste est très loin d'être exhaustive, de
quoi faire de nombreux groupes !).
[21 Aou. 07, Jean-Marc]
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David Libens - Les dunes (avec Philippe Vanderheyden) (Employé du moi (l'), Belgique, 2007)
Éric travaille comme encodeur dans une entreprise. Il est
chargé d'enregistrer la mémoire de son
employeur, un archiviste numérique en quelque sorte.
Lorsqu'il rentre chez lui, il essaye d'éviter son voisin
insistant pour lui vendre du matériel vidéo. Mais
ce n'est pas la seule chose qu'il évite ... il ne souhaite
pas répondre à son père qui lui
demande de l'aide pour son déménagement. Ce
présent ouvre de nouveau des cicatrices du passé,
des souvenirs qu'il a du mal à archiver en quelque sorte ...
Le retour au passé se fera
progressivement, avec des flashs-backs intégrés au
présent très réussi. On voir
Éric jouant petit aux indiens se cachant derrière
un arbre, pour le retrouver adulte la case suivante, toujours cacher.
Le récit de Philippe
Vanderheyden utilise également la
parabole du travail pour évoquer le problème de
son personnage. Le dessin de David
Libens est un mélange de traits fins
avec des lavis. Il dépeint toujours avec justesse la ville
(à découvrir en vue large sur la couverture), les
bureaux et les émotions (le récit en est riche
!). Vous ne ressortirez certainement pas indemne de cette lecture,
‘les dunes’ touche
des points sensibles.
[17 Juil. 07, Jean-Marc]
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Alexandre Kha - Les mangeurs d'absolu (Tanibis, France, 2007)
Dans ‘les mangeurs
d'absolu’, on passe de personnage en
personnage, d'histoire en histoire. Ce qui semble une succession
indépendante de dessins légendés par
un texte, devient au fil des pages un récit où
se croisent les personnages et où s'entremêlent
les histoires.
L'ensemble des petits épisodes tisse une
réflexion sur le sens
de la vie, rien de moins. Les petits
personnages fins,
dans un style mi-humain, mi-animal, portent des noms tout droit sortis
d'anciens
contes, on trouve Philomène, Astrakan,
Brindavoine, Clarisse,
Seamus, Timocles, Sylvestre,
etc. Ce petit livre est signé Alexandre
Kha, dessinateur stéfanois qui a
publié deux précédents ouvrages chez Tanibis,
'la greffe' et 'les ombres blanches',
sous le nom de Hervé
Carrier. Dans ‘les
mangeurs de l'absolu’,
il associe avec justesse, texte et dessin, formant des haïkus
illustrés. La force poétique de ce petit livre
est
indéniable, dans son tout mais aussi
individuellement ; une
page isolée peut se révéler aussi
forte que la somme des pages. Inclassable parmi la
production actuelle du 9e. Art, on le gardera près de soi
pour venir piocher
régulièrement dedans, et
ainsi nous aider dans notre quête de l'absolu.
[06 Juil. 07, Jean-Marc]
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Collectif (revue) - Comix Club #5 (Groinge (éditions), France, 2007)
Le Groinge
sort le n°5 de sa revue critique, le Comix Club,
dirigée par Jean-Paul Jennequin depuis
le n°4. Après James
Kochalka, la revue installe dans son confortable
fauteuil d'invité John
Porcellino, un autre dessinateur
accompagné par un chat. David
Lasky, Kevin
Huizenga, Lolmède
(avec des planches parues dans le Simo), Jonathan
Larabie, ou encore Alban
Rautenstrauch (de Stereoscomic,
qui mène un interview)
parlent du dessinateur des ‘King-Cat’
{ndlr : l'émission de radio Inkstuds
interview également John
Porcellino ce mois-ci,
à écouter ici}.
D'autres articles et planches autour
de la bande dessinée, complètent le sommaire,
avec BSK,
Big Ben,
Jean
Bourguignon, ou encore un article sur la fabrique
de fanzines (de Baladi,
Andréas
Kündig, Ibn
Al Rabin et Yves
Levasseur).
A
se procurer d'urgence, ou mieux, abonnez-vous ! [10 Juin 07, Jean-Marc] |
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