Le chapiteau du cirque du cinéma s'installait comme chaque année à pareille époque à Cannes. Le 7ème Art était noyée entre les fêtes des sponsors en tout genre (eux même noyés dans l'océan d'un groupe de télévision et de produits de beauté...) ainsi footballeurs encore champions ... Plus d'une centaine de films (toutes catégories confondues) projetés dans une indifférence (quasi) totale... puisque la majorité vient là pour voir ou se faire voir (et la 1ère catégorie de se faire avoir dans l'histoire...).
La grosse nouveauté de cette année était l'arrivée dans le cinéma des caméras DV... Mais tout ceci ne doit pas cacher un cinéma malade, les espaces pour les cinéphiles sont de plus en plus rares. Alors que le cinéma asiatique se taillait une part belle des sélections, quelles salles programmeront ces films ? Les salles sont bousculées par les multiplex et du coup privilégient les films à spectacle (et à spectateurs). Reste à (re)trouver des lieux pour ces cinéphiles de plus en plus malheureux... (peut être dans les nouvelles technologies, mais là encore les rouleaux compresseurs de l'économie risquent de faire du dégât).
Bon après cet édito alarmiste, parlons des films présents à Cannes, sans parler du palmarès, voici quelques repères déjà évoqués dans le zata :

Wong Kar Waï, photo R.Montfourny |
> Wong Kar Waï de Hong-Kong avec 'the mood for love'. On y retrouve la plupart de ses acteurs et actrices (Maggy Chung) habitués tout comme pour l'équipe technique (Christopher Doyle à la photo).
> Amos Kollek, très prolifique nous livrera 'Fast food fast women' avec un film moins dur, aux allures de comédie suite aux écorchés 'Fiona' et 'Sue perdue dans Manatthan'.
> Amos Gitaï avait clôturé sa trilogie à Jérusalem avec 'Kadosh', il revient avec la guerre du 'Kippur' un événement qui avait bien faillit lui coûter la vie à l'époque. Un film sur l'absurdité et le chaos de cette guerre qui n'a pas trouvé de financement en Israël....
> Les frères Coen n'avaient plus donné signe de vie depuis 'the big lebowski', leur nouvel opus se nomme 'O brother, where art thou ?' une transposition de l'Odyssée d'Homère avec Georges Dr Ross Clooney & John Torturo et Holly Hunter dans le rôle de Pénélope...
> L'anglais Ken Loach avec 'bread & roses' , avec une femme de ménage méxicaine exploitée par ses employeurs en Californie, ou l'esclavage des temps modernes...
> Olivier Assayas présente un film d'époque et en costumes, 'les destinées sentimentales', avec Emmanuelle Béard et Charles Berling.

T.Kitano, photo X. |
> Kateshi Kitano se trouve parmi l'équipe de 'Tabou' de Nagashi Oshima, comme acteur. Il y incarne un capitaine samouraï expérimenté dans une compagnie ou le trouble et les troubles se succèdent suite à l'arrivée d'une nouvelle recrue aux allures androgyne (comme pouvait l'être David Bowie à l'époque de 'Furyo')... Homosexualité et mort se côtoient dans ce film qui est dors et déjà sur vos écrans. Pour vous donner une raison supplémentaire d'aller voir ce film, sachez que Ruychi Sakamoto s'est occupé de l'habillage sonore...
Le zata n'en a pas encore parlé, mais vous les conseille vivement
> le coréen du sud Im Kwon Taek et 'Chunhyang' (auteur d'un très émouvant 'chanteuse de Pansori'). Ce film est d'ailleurs basé sur un pansori (chanson populaire coréenne), une jeune fille roturière amoureuse d'un notable à la fin du siècle dernier qui lutte contre les conventions. D'après les photos, le film est un régal visuel, une véritable peinture cinématographique.

Maria De Medeiros, photo Elias/Orop press |
et dans la section 'un certain regard' :
> le premier film de l'actrice franco-portugaise Maria De Medeiros et 'Capitaines d'avril' (sur la révolution portugaise).
Un dernier mot pour vous signaler que l'affiche de ce 53 ème festival est signé par Lorenzo Mattotti . 
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