Impressionnant le nombre de films chauds qu'il
y a eu cet été! Cette folie m'a donné une belle envie
de ne pas aller voir "Fantasmes". Pas envie d'aller
voir "Baise-moi", pas envie d'aller voir "une
vraie jeune fille", presque pas envie d'aller voir "Sade" de Benoît
Jacquot. Certainement pas envie de mettre un pied au festival des
films censurés que nous offre une salle parisienne, très dans
le vent.
Pourtant le distributeur de "Fantasmes" nous
relance chaque semaine : " ATTENTION, le film risque d'être interdit
pour pornographie ". Alors là ça change tout. Citoyens, attention
!
Au début de l'exploitation, le discours était raisonnable : on
nous vantait le scandale du film. L'été avance et il y avait grand
risque de tassement : on nous sort la menace de censure comme argument publicitaire.
Citoyen, ATTENTION, le scandale est en danger.
Généralement le journaliste, le publicitaire
fantasment leur pouvoir. Qu'ils jouent dans le grand jeu des fantasmes sociaux,
c'est pas nouveau. Que ça devienne de plus en plus ouvertement sexuel,
désinvolte et cynique, c'est un peu plus nouveau, mais pas tant que ça.
Que ça touche la promotion du cinéma, c'est ce qui se sera déclaré cet été.
Le problème avec cette stratégie c'est que ça entretient
la confusion sur les intentions des auteurs et des spectateurs.
"Fantasmes". Le titre original du
film est "Lies", mensonges. Le titre français
ment, le distributeur français ment sur les enjeux de son film, mais le
film est réel : il m'a montré la réalité de deux
corps, la vérité et la dureté des rapports entre deux êtres
humains. J'ai cru au désir des personnages, Jang
Sun Woo filme une accumulation de scènes dures, calmement et
avec obstination.
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