Marat ramène sa femme et son fils de la maternité dans la voiture de son employeur, il est chauffeur pour un scientifique Kazak. Distrait par son bébé, il heurte une voiture à un feu rouge. Il va devoir trouver de l'argent (des dollars !) pour effectuer les réparations. L'appartenance à la mafia de la victime n'arrange rien, il n'est pas hyper commode, et veut récupérer sa voiture allemande au plus vite. Marat n'a personne dans son entourage pour l'aider, sa sur survit également tant bien que mal, et seul un copain de service militaire l'oriente vers un prêteur sur gages. Et il va se retrouver confronter au même problème, avec les intérêts en plus et des des gens pas très conciliants non plus, le prêteur a un train de vie à mener (une maison qui s'agrandit, une femme qui s'initie à l'informatique, et les études de sa fille à New-York !). Il proposera une issue à Marat pour effacer ses dettes, mais elle n'est pas très morale...
Darejan Omirbaev signe son troisième long métrage, après 'Kaïrat' et 'Kardiogramma' . 'Tueur à gages' nous plonge dans la réalité de son pays en plein chaos, où les repères ne sont pas évidents à trouver et où l'honnêteté n'a que peu de place... On y voit des gens survivent ou d'autre pas du tout comme l'employeur scientifique de Marat qui met fin à ses jours. Le réalisateur nous montre cela de façon très posé, avec de longs plans, peu de dialogues. Son cinéma est singulier, on y voit des passages oniriques, des rêves de Marat. L'humour n'est pas absent, un humour très particulier, par exemple sur les modèles des différentes voitures du film (vous verrez...), ou encore passage que Jacques Tati n'aurait pas renié où le scientifique se perd dans les couloirs interminables d'une radio en croisant des superbes femmes et cherche désespérément la sortie (je vous ai parlé de la sortie définitive qu'il a choisi plus tard ).
Ce film malgré son contexte particulier (le Kazakhstan des années 90), pose néanmoins des questions universelles comme celle de l'honnêteté, allez voir sa réponse...
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